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A 380 avec 650 passagers !

Rediff Médecin à Bord

22 août 1999 / Chroniques du ciel


A tout instant, près d’un million de passagers sont en vol à
bord d’un avion. Eux aussi ont parfois des problèmes de santé.
Selon une étude pilotée par l’Académie Nationale de l’Air et de
l’Espace, la fréquence des incidents médicaux survenant à bord est de l’ordre d’un pour
50.000 passagers. Moins de 5% de ces incidents ont une gravité reconnue. On compterait un
décès pour 3 à 4 millions de passagers transportés. Avec la banalisation du transport
aérien ces chiffres progressent.
Les personnels de bord, hôtesses et stewards, reçoivent une
formation. Ils sont obligatoirement titulaires du certificat de sécurité et de
sauvetage, cela en conformité avec les règles Internationales de l’Aviation Civile. Ils
savent donner les premiers secours, et sur décision du commandant de bord, peuvent faire
appel à un médecin se trouvant parmi les passagers.
Il y en a très souvent : dans plus de la moitié des vols. La
plupart du temps ils acceptent de se signaler.
Mais ces interventions de personnes étrangères aux compagnies
posent des problèmes de responsabilités civile ou pénale, même s’il y a eu
sollicitation du commandant de bord représentant de la compagnie, et même si se trouvent
à bord généralement deux mallettes de secours, dont l’une adaptée et destinée à
d’éventuels médecins.
Il est vrai aussi que la télé médecine se développe dans
l’aéronautique. Transmission de données, d’électrocardiogrammes et d’éléments d’aide
au diagnostic permettant à un SAMU situé au sol de diriger une intervention médicale et
donc d’en assumer une part de responsabilité.
Le vide juridique est un problème : on l’a vu en mai dernier avec
le pénible décès d’un passager sur un vol Air France reliant Paris à Dakar. Ce
Sénégalais pris d’une crise de démence et qui était intervenu dans le poste de
pilotage a reçu une injection de tranquillisant par un médecin sollicité par
l’équipage. Lorsque l’avion, qui s’était dérouté, s’est posé à Bordeaux, le jeune
homme n’a pu être ranimé : accident cardiaque imprévisible.
Cette affaire se soldera par une procédure judiciaire. Mais il ne
faudrait pas qu’une jurisprudence, comme c’est semble-t-il le cas aux Etats Unis, dissuade
les médecins de se signaler et d’apporter leur aide, sachant que dans la plupart des cas
elle est extrêmement bénéfique.