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Du Bonheur. Michel Serres. Michel Polacco
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Défendre la langue Française (Serres Polacco) Le Pommier Mai 2018
Crash : Pourquoi des avions s’écrasent encore ? Michel Polacco. Oct 2017
De l’Amitié (Michel Serres, Michel Polacco)
Drones, l’aviation de demain par Michel Polacco. (Privat, Ed 2016)
A 380 avec 650 passagers !

Mama Daktari

8 août 1999 / Chroniques du ciel


Mama Daktari est morte l’hiver dernier à Nairobi, au Kenya. Elle
avait 81 ans. Mama Daktari était l’un de ces célèbres et généreux blancs d’Afrique
qui, comme le docteur Schweitzer, ou Henri de Monfreid, ont fait corps avec le continent,
lui consacrant leur vie, adoptant les coutumes et les dialectes.
Mama Daktari était en fait une femme médecin, son vrai nom :
Anne SPOERRY, fondatrice des Flying Doctors, les médecins volants du Kenya. Alsacienne,
résistante, discrète sur les années d’enfer qu’elle a passé à Ravensbrück où elle
fût déportée, elle s’est installée en Afrique avec son diplôme de médecin, d’abord
dans la Corne, puis au Kenya. Médecin de campagne, elle a lutté contre l’épidémie de
variole, ainsi que contre la mortalité infantile et autres épidémies, tout cela avec
abnégation et amour.
Dans un pays où la population est dispersée à 80 % dans une
savane quasi inaccessible en voiture, elle a choisi l’aviation pour se déplacer.
L’avion, le seul moyen rapide pour bouger dans les pays où les
routes sont mauvaises ou inexistantes, les distances trop grandes. L’avion le seul moyen
pour arriver à temps et sauver quand cela est encore possible, ou transporter les malades
les plus graves.
Mama Daktari est devenue pilote et s’est acheté un avion,
sillonnant ensuite le pays, de la frontière tanzanienne jusqu’à l’Ethiopie pour aller au
devant des malades.
Casquette vissée sur ses cheveux progressivement devenus blancs,
elle se posait par tous temps sur des pistes défoncées, militant pour l’hygiène,
créant des dispensaires, écoles et hôpitaux de brousse, ainsi que les indispensables
pistes d’atterrissage pour se poser.
Mama Daktari parlait le Swahili et savait les coutumes des
Turkaras et des Massaïs. Il y a 4 ans, cette femme discrète a raconté ses aventures
dans un livre rédigé avec notre confrère Claude Chebel, qui mettait en exergue sa foi
dans l’avenir de l’Afrique.
Ce livre vient d’être réédité, je vous le recommande,
« Mama Daktari » chez Jean Claude Latès, de Claude Chebel et Anne SPOERRY.