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A 380 avec 650 passagers !

Le 3° aéroport parisien

12 octobre 2001 / Chroniques du ciel


Dans les jours qui viennent, le gouvernement doit se décider sur le 3ème aéroport parisien. L’affaire est compliquée.
Elle a une genèse, c’est que les grands espaces qui ont été réservés autrefois pour établir Orly puis Roissy Charles de Gaulle ont été progressivement construits et habités, bonheur des promoteurs et faute des politiques, alors qu’il eut été logique de conserver le no man’s land prévu pour la tranquillité, voire la sécurité des riverains.
De plus, on a oublié de préserver les axes d’approche et de décollage, zones pouvant s’étendre à 20 km des aérodromes, et où les avions sont en descente ou en montée, dans une configuration plus bruyante qu’en croisière, et à des hauteurs relativement faibles.

Aussi pour diverses raisons, parfois sincères, liées à la tranquillité, mais parfois liées à l’espoir de recueillir de l’argent, des populations concernées se sont groupées et constituées en associations. Elles ont mobilisé leurs élus locaux. C’est devenu un débat politique.
En 1994 un événement a tout re-déclenché : les acrobaties catastrophiques d’un Airbus roumain qui a bien failli s’écraser près d’Orly. Emotion.
Résultat : le trafic a été limité à 250 000 mouvements par an à Orly et l’activité de Roissy a été plafonnée à 55 millions de passagers. On y est presque.

Dans ces deux cas, on a condamné la collectivité à renoncer à rentabiliser de gigantesques investissements, condamnant ces aéroports à la récession à court ou moyen terme. C’est déjà le cas d’Orly, abandonné en plus cette semaine par Lufthansa, et puis, on a posé le problème de l’avenir en postulant la création d’un troisième aéroport. La mission Douffiagues instituée par le ministre des transports Bernard Pons avait préconisé Beauvilliers dans l’Eure et Loir. Levée de boucliers. Jean-Claude Gayssot, son successeur a tout repris à zéro et a créé une instance de concertation pour choisir entre huit sites sélectionnés ou candidats. Tous posent problème. Soit avec, soit contre les élus, les populations y sont défavorables.
Et entre temps on a créé le nouvel aéroport de fret de Chalons-Vatry qui est un bide coûteux et sans avenir pour le transport de passagers.

Le gouvernement doit choisir : laisser se développer les plate-formes existantes et mieux exploiter les aéroports de province en favorisant la répartition du trafic, ou faire à coup sûr des mécontents sur une décision qui sera immanquablement remise en cause dans quelque mois par un nouveau gouvernement. Quadrature du cercle !

Vous pouvez retrouver cette chronique et chaque mois dans la revue Info-Pilote de la Fédération Nationale Aéronautique