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Collision à Roissy

29 mai 2000 / Chroniques du ciel


La récente collision au sol à Roissy nous rappelle que régler la circulation des avions, au sol comme en vol, est une chose difficile malgré l’aide d’outils modernes.

En vol, petit à petit s’ajoute au système de contrôle aérien un dispositif embarqué sur chaque avion, le T.CAS, avertisseur et aide à l’anticollision qui est une sorte d’outil de la dernière chance, obligatoire pour les gros avions de transport public dans presque tous les pays à fort trafic dans le monde et qui devrait être étendu aux plus petits avions de transport régional très prochainement.
Mais cela ne fonctionne que si tous les aéronefs qui circulent dans le ciel, avions, planeurs, ballons, possèdent un moyen d’être identifiés. Cela s’appelle un transpondeur, ce n’est pas cher, et il serait bon qu’en France les autorités décident de le rendre obligatoire. Une collision et des quasi-collisions entre avions et planeur ces derniers mois en ont montré l’impérieuse nécessité.

Pour la sécurité au sol sur les grands aéroports internationaux, l’affaire de Roissy est significative. Par mauvais temps, ou dans la forêt lumineuse des balises la nuit, il est très difficile de distinguer des avions à l’œil nu.
Le radar de trafic au sol peut aider, mais on l’a vu, ce n’est pas toujours suffisant et les premiers éléments de l’enquête fournis par le Bureau Enquête Accident montrent que si une erreur de contrôle a peut être été commise, elle aurait pu rester sans conséquence si les deux avions avaient pu communiquer ou s’ils avaient été en vue l’un de l’autre (Pourquoi le Short était-il sur une autre bertelle ?). Or, ils trafiquaient sur la même fréquence mais l’un en français et l’autre en anglais et en plus ils n’accédaient pas à la piste par la même bretelle d’accès. Donc ils ne se voyaient pas.
Cela nous rappelle qu’il y a juste un mois, Air France a souhaité que tout le trafic se fasse en anglais, et pour des raisons pas seulement culturelles, quelques organisations professionnelles ont provoqué une marche arrière et un retour au bilinguisme.
Le cargo anglais n’a pas compris les messages échangés en français entre le MD80 d’Air Liberté et la tour. Si cet échange s’était fait en anglais, première langue aéronautique internationale, l’accident mortel aurait pu être évité.
Et l’on n’est pas passé loin d’une vraie catastrophe.