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Le Jean Marcot

13 octobre 2000 /


C’était samedi il y a 8 jours, c’était à Montréal au Québec sur le terrain d’aviation de Saint Hubert. Vers 8h00 du matin, un petit avion piloté par un journaliste canadien a décollé pour un vol un peu particulier. C’était un petit Cessna 172, nous étions 3 à bord en plus du pilote, Michel Phaneuf : Vincent Couprié, le commandant de bord du Boeing 747 d’Air France qui nous avait mené au Canada et Franck Debouck, l’ancien responsable de l’exploitation des Concorde à Air France.
Ce vol était un baptême. Cet avion s’appelle depuis ce jour là « le Jean Marcot ».
A côté d’un « Petit Prince » de Saint Exupéry le nom de Jean Marcot est peint sur la carlingue. Sur le tableau de bord, une plaque rappelle qui il était.
Jean Marcot était un passionné d’aviation, un passionné de Concorde sur lequel il a volé pendant 11 ans.
Pour continuer à voler sur son Concorde, il avait renoncé à devenir commandant de bord, sa vocation naturelle, mais cela l’aurait obligé à quitter le supersonique.
Il était le copilote de l’avion qui s’est écrasé le 25 juillet.
Lors de ses obsèques, à Besançon, un de ses collègues a lu une lettre de son ami canadien, Michel Phaneuf, qui promettait le baptême de son petit avion personnel. Ainsi, même s’il était mort, Jean Marcot continuerait à voler.
Tous les équipages d’Air France, et toute la compagnie, ont douloureusement ressenti la mort de leurs passagers, la mort de leurs compagnons navigants. Chacun à sa manière a tenté d’apporter un peu de chaleur et de réconfort aux familles des uns et des autres. Michel Phaneuf et Jean Marcot, tous deux amateurs de vin, rêvaient d’organiser avec un Concorde un tour du monde des grands crus. Ce rêve était près de se réaliser, comme toujours et comme le jour de la catastrophe, avec des passagers de vols spéciaux, cassant leur tirelire autant pour le voyage que pour le baptême de l’air supersonique.
Cette petite histoire simple et amicale est un signe à l’intention de la famille du pilote disparu, sa femme, ses enfants, mais aussi de tous ceux qui ont péri avec Concorde. Concorde dont personne ne sait encore s’il revolera un jour.
Michel Polacco

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