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L’Anglais en Vol

31 mars 2000 / Chroniques du ciel


Depuis 10 jours, les pilotes d’Air France qui se posent ou décollent à Roissy Charles de Gaule doivent parler en anglais.
La décision a été prise par la direction d’Air France dans un but de standardisation et de sécurité. Mais cela provoque quelques remous, chez les pilotes et même chez les contrôleurs du ciel.

Pourquoi cette décision : parce que les compagnies étrangères sont très nombreuses à Roissy, que la plupart des équipages parlent en anglais, qui est la langue internationale de l’aéronautique et que dans un flot de messages sur des fréquences radio encombrées, il est bon que tout le monde puisse entendre et comprendre ce qui est dit par chacun.

Par exemple, après son atterrissage un avion est autorisé en français par les contrôleurs à traverser une autre piste en service pour rejoindre son parking. Mais en même temps, un avion s’apprête à se poser sur cette seconde piste. Si le pilote ne pratique pas le français, sa langue de travail est l’anglais, comment comprend – t – il alors l’indisponibilité provisoire de la piste sur laquelle il va incessamment se poser. Danger !

L’incompréhension de certains messages est source d’accidents. On se souvient des 580 morts de Tenerife en 1976, et bien d’autres depuis. Tous les équipages de vols internationaux, dès qu’ils sont à l’étranger sont bien obligés de converser en anglais.

Faut-il dire, hélas, pour la langue française ? Non, sans doute, car il s’agit de langage technique, d’échanges sibyllins, de franglais, on est bien loin de la littérature.

Certains syndicats minoritaires contestent cette décision, au nom d’équipages surtout habitués aux vols intérieurs et qui ont une moins bonne pratique de la langue de Shakespeare.
Mais comment contester une décision qui est anticipe afin d’éliminer l’un de ces nombreux facteurs qui heureusement, c’est très rare, se cumulent à d’autres, pour aboutir à des accidents ?

Si le Français est l’une des six langues reconnues par l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile, pour les échanges radio entre avions et contrôleurs, les équipages ont le loisir en général d’utiliser leur langue nationale sur leur territoire national, mais c’est toujours l’anglais qui sert de dénominateur commun, la confusion est à proscrire.