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SEP

30 mars 1997 / Chroniques du ciel


A Vernon dans l’Eure,
des ingénieurs et des techniciens de la Société
Européenne de Propulsion effectuent presque chaque jour
des tirs d’essai des gigantesques moteurs des
fusées Ariane.
Dans ce centre autrefois
très secret, où des ingénieurs allemands essayaient de
transformer et d’améliorer les moteurs des V 2 pour
en faire des fusées spatiales ou des missiles
balistiques, ce sont maintenant des ingénieurs français
et européens de 14 pays qui se battent pour la
fiabilité de la fusée Ariane 4, le lanceur européen
dont on est si fier à juste titre.
La fiabilité d’Ariane 4
atteint les 95 %, pour une bonne part elle le doit à ses
moteurs Viking qui fonctionnent à l’azote et à
l’ammoniaque, ainsi qu’à ses moteurs HM7, qui
fonctionnent à l’hydrogène et à l’oxygène.
Chaque jour pendant 20 secondes un moteur est essayé
afin d’être certain qu’au départ de Kourou il
marchera.
Mais il y a aussi Ariane 5.
On sait que l’échec du premier tir, le 4 juin
dernier, au bout de 37 secondes n’est pas du au
moteur Vulcain ou à ses gigantesques boosters à poudre,
mais à un problème de logiciels.
Ariane 5 revolera sans doute
en septembre, lorsque tous ses problèmes auront été
réglés. Mais au passage on a analysé toutes les
données des 37 secondes de vol, et comme on a trouvé de
petites anomalies qui sans doute auraient été sans
conséquence si le vol s’était poursuivi, on
profite de ce délai pour tenter d’approcher la
perfection. En 37 secondes des milliers de paramètres
ont été enregistrés, c’était le premier essai
complet de l’ensemble fusée avec ses moteurs
Vulcain à oxygène et hydrogène liquide et des boosters
à poudre. Un total qui développe 1300 tonnes de
poussée. Vibrations, pressions, interférences diverses
font l’objet de nouvelles recherches et Ariane 5, si
tout va bien, aura profité de l’échec de son
premier tir.
Mais pendant ce temps là, la
SEP travaille avec les Russes et ses 13 partenaires
européens pour développer un moteur plus puissant
encore que le Vulcain, qui fait déjà 120 tonnes. On
vise les 200 tonnes dans le programme Record, autour du
moteur RD 120 de la fusée Energia. Il y a aussi les
futurs moteurs à plasma pour le contrôle des satellites
en orbite, et n’oublions pas les travaux de la SEP
sur les fibres composites, utilisées sur les automobiles
de F 1, et les avions civils et militaires.