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Les Pionniers de la Riviera

15 février 2002 / Chroniques du ciel


Si nombres des pionniers de l’aéronautique française sont célébrés, certains sont injustement méconnus, c’est le cas d’Etienne Romano, à l’origine de l’industrie aérospatiale de Cannes et du pôle développé au début du siècle dernier sur la Côte d’Azur.

Féru de mécanique, après s’être fait la main dans l’automobile et la construction de poupées, il imaginait déjà en 1921, avec 25 ans d’avance, l’utilisation de l’hydravion pour combattre les incendies de forêts. Il a fait voler dans la baie de Cannes son premier hydravion tri-places, le R1 à moteur Clergé de 130 chevaux en 1922. Plusieurs appareils ont suivi. Son usine de La Bocca, près de l’actuel aérodrome de Cannes employait 80 personnes en 1924. Dans les années 30 encouragé, par la politique des prototypes il fournit la marine et lança ses premiers avions terrestres. Lors de la nationalisation en 1937 où l’on regroupa les différentes usines de Marseille, (Potez) Fréjus et Cannes pour créer Sud Est Aéronautique il en devint le directeur.

Refusant de collaborer il entra en résistance tandis que les usines en secret développaient quelques prototypes dont le fameux SO 90 qui devait décoller au nez et à la barbe des Italiens avec neuf ingénieurs et techniciens à destination de l’Afrique du Nord. C’était son premier vol !
Une récente conférence à Cannes, dans l’usine aujourd’hui Alcatel Space, deuxième au monde pour les satellites, a réuni ceux qui cultivent le souvenir de Romano. Minutieusement ils ont retracé l’historique de cet établissement fermé et secret pendant plus de trente ans, car c’est là qu’ont été développées les premières fusées françaises et donc européennes et les premiers missiles à statoréacteurs. Cannes est le berceau de la force de frappe française et c’est là qu’avec l’étage Topaze de la fusée Diamant la France est devenue la troisième puissance spatiale au monde au début des années 60.

Très spécialisée dans les cerveaux de missiles stratégiques, devenue usine d’Aérospatiale, puis d’EADS et enfin Alcatel Space, elle a produit ou participé à la production de plus de 200 satellites et a même réalisé le réflecteur laser du véhicule lunaire russe le Lunakhod.
Tout cela à partir du petit atelier d’Etienne Romano que les membres historiens de l’association aéronautique et astronautique de France veulent sortir de l’oubli.

Vous pouvez retrouver cette chronique chaque mois dans la revue Info Pilote de la Fédération Nationale Aéronautique