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Un bâtiment « furtif » à Toulouse-Blagnac

17 avril 2013 / Chroniques du ciel


Un bâtiment « furtif » à Toulouse-BlagnacAirbus, avec le soutien d’EADS Innovation Works
(IW), a inauguré un bâtiment « furtif » unique en son genre sur le site toulousain
d’Airbus, attenant à l’emprise aéroportuaire de Toulouse-Blagnac.
EADS et Airbus ont construit le bâtiment C65 sur l’aéroport en l’équipant de
panneaux d’aluminium aux formes spéciales. Grâce à eux, le bâtiment
n’interfère pas avec le système d’atterrissage aux instruments (ILS) de
l’aéroport, qui permet aux avions d’effectuer leurs approches et atterrissages en
toute sécurité par mauvaise visibilité.
Pour des questions de sécurité, le permis de construire n’aurait pas été délivré
sans de tels aménagements.
Les grandes façades des bâtiments posent un problème pour les systèmes
d’aide à l’atterrissage car, à l’instar d’un miroir, elles réfléchissent les ondes
radio à travers la piste. De telles perturbations pourraient entraîner des sorties
Latérales de piste des avions à l’atterrissage. C’est la raison pour laquelle toute
Construction est interdite à proximité immédiate des pistes, à moins de pouvoir
Démontrer le caractère « furtif » de l’édifice.
Toutefois, il n’est pas faisable d’appliquer la technologie de furtivité classique
pour absorber les ondes reçues en raison de son coût prohibitif. La solution de
substitution appliquée à Toulouse utilise le phénomène de diffraction pour
rediriger les ondes en dehors de l’axe de piste. Cet effet est le même que celui
produisant les couleurs iridescentes d’un CD tenu à la lumière. Grâce au
logiciel ELISE (Exact Landing Interférence Simulation Environnement), un outil de
simulation du signal ILS ultra sophistiqué mis au point par le bureau d’étude
d’Airbus, EADS IW et l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC), il a même
été possible de démontrer que seul le traitement des 10 derniers mètres de la
partie supérieure du bâtiment était suffisant pour obtenir l’effet escompté, avec
à la clé d’importantes économies de construction.
Jean Botti, Directeur technique (CTO) d’EADS, a déclaré à cette occasion :
« L’édification concluante de ce bâtiment Airbus conformément aux exigences
souligne notre engagement à développer des solutions techniques uniques
pour nos clients et toute l’industrie aérospatiale ».
Airbus ProSky commercialisera désormais cette technologie avec l’assistance
technique d’EADS Innovation Works. Paul-Franck Bijou, PDG d’Airbus ProSky,
a déclaré pour sa part : « En concevant des bâtiments qui ne produisent pas de
perturbations ILS, une surface cumulée d’une centaine de kilomètres carrés
inutilisés sur les aéroports du monde entier pourrait ainsi être classée
constructible, afin d’y ériger de nouvelles aérogares, des hangars de
maintenance, et même des infrastructures plus hautes implantées côté ville,
telles que des centres de conférence, des hôtels et des parcs de stationnement
à étages ».

Bel ouvrage et belle invention. Michel Polacco

NEURON : Premier vol du démonstrateur drône

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