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Le Plane spotting

3 novembre 2002 / Chroniques du ciel


On les appelle « les plane spotters ». Le week-end, les jours de beau temps, ils se rassemblent en bout de piste à Orly, Roissy, Heathrow, ou Francfort.
L’appareil photo dans une main, la paire de jumelles dans l’autre, ils guettent la perle rare, qui viendra enrichir leur collection.
Ce phénomène est né en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale,les populations civiles étaient chargées de repérer les avions ennemis. Les techniques de repérage étant à l’époque limitées, le gouvernement britannique avait encouragé cette pratique.
Outre-Manche, c’est encore aujourd’hui, un véritable sport national.

« Les anglais sont les grands spécialistes du plane spotting, ils passent leur temps sur les aéroports, mais non pas pour faire des photos mais pour noter les immatriculations des appareils. Dans les librairies spécialisées, il existe des ouvrages qui contiennent les flottes du monde entier, vous avez des petites cases pour cocher les avions que vous avez vu » affirme Sébastien Boutry, 34 ans, président de l’association de spotters « Kerozen ».

Mais Sébastien s’intéresse surtout à l’aspect artistique de cette activité. Il échange ses photos dans le monde entier. Certains week-ends, il n’hésite à parcourir l’Europe à la recherche de l’avion inattendu.

« Le rare, c’est l’avion qui n’a duré que quelques heures ou quelques jours, on en revient à la passion de la philatélie. Un collectionneur de timbres essaie d’en avoir un maximum, différents les uns des autres. Quand on est spotter, on guette les avions, quand on voit une compagnie qui a un nouveau type d’appareils, c’est très intéressant pour nous » dit-il.

Bien souvent, « les planes spotters », connaissent bien mieux, le passé des avions que les compagnies elles-mêmes.
Outre les décorations et publicités sur la carlingue,ce qu’ils apprécient ce sont les hybrides.

« Une compagnie peut louer un avion pour un temps assez long, un an ou plus,et décider de le repeindre. C’est ce que l’on appelle un hybride. Vous avez un avion d’une compagnie avec les couleurs d’une autre ».

En France, le « Plane Spotting » n’est pas très bien vu des autorités, qui n’apprécient pas ses passionnés à quelques dizaines de mètres des avions. Le spectre du 11 septembre est visiblement toujours présent. En revanche, des aéroports, comme Londres, Dusseldorf, Francfort et Munich, ont aménagé, des espaces pour ces spotters. Il suffit de payer quelques euros pour être confortablement installés sur des terrasses avec une vue imprenable.

« Il y a deux compagnies que j’adore à Londres, c’est Air Jamaïque, j’ai un Airbus A340 en train d’atterrir avec un fond noir de nuages et du soleil sur l’avion, c’est magnifique et j’ai aussi son petit frère d’une compagnie de Trinidad et Tobago, l’avion est vert avec du jaune, c’est à mourir ».