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A 380 avec 650 passagers !

L’avion de 1000 places

10 février 2000 / Chroniques du ciel


Airbus et Boeing, sont quasiment prêts à lancer des avions géants. Airbus Industrie pour son A3XX décidera dans les mois qui viennent si le marché est favorable, et Boeing, envisage un modèle agrandi du 747 le747-500 ou 600, nouvelle étape pour le jumbo né en 1970 dont le pont supérieur s’allongerait encore.
Le coût est colossal, comme le risque financier pour les industriels. 12, 15 milliards d’Euros ou de Dollars.
Le 747 à l’origine emportait de 3 à 450 passagers. Le modèle 400, en classe unique, en transporte déjà presque 600.
L’ A3XX dans sa version de base accueillerait 650 passagers en trois classes, mais en classe unique jusqu’à 1000.
Ancien pilote de ligne, expert et auteur d’un ouvrage sur la sécurité aérienne, Jean Belotti analyse les enjeux dans un article publié sur son site Internet.
Il note l’avantage des géants pour réduire l’encombrement de l’espace aérien, mais aussi la contradiction avec la stratégie actuelle des compagnies aériennes qui utilisent beaucoup d’avions, de petite taille, pour alimenter leurs centres de correspondance et drainer un maximum de passagers, sur des lignes souvent partagées entre plusieurs opérateurs, dans le cadre des grandes alliances, et qui offrent des fréquences nombreuses, ce que réclament les passagers.
Dans les vingt ans qui viennent entre 3 et 800 appareils pourraient être vendus. A 300 appareils ce serait un échec financier, à 500, l’équilibre et à 800, Bingo !
Pour le passager, l’aménagement choisi par les compagnies sera très important. Plus de place, des couchettes, des salles de bains et de sports, des boutiques. Les voyages pouvant durer 12 ou 15 heures.
Entassés comme dans une bétaillère, ce qui est le plus souvent le cas aujourd’hui, ils n’apprécieraient guère ce gigantisme.
Se pose la question des infra structures. Nombre d’aéroports n’ont pas les pistes ou les aérogares adaptés pour accueillir de tels paquebots volants.
Quant à la sécurité, elle sera sans doute techniquement encore meilleure, mais le risque Zéro n’existe pas, comment la société supportera-t-elle un jour, un accident ou une collision en vol qui ferait 1000 ou 2000 morts ?
En somme, selon Jean Belotti le projet est réalisable, mais il doit sans doute encore être mûri. Cela explique certainement les hésitations des compagnies aériennes, et en conséquence des constructeurs.